Tage des Regens
« Une maison, c’est comme un enfant qui grandit dans le ciel. » La puissance de House d’Amos Gitai tenait au fait qu’en son chantier se cristallisait l’histoire d’Israël, que derrière ses murs, derrière ses transformations, se rejouait, sous une forme miniature, le conflit israélo-palestinien, avec une intensité, du coup, décuplée. Non seulement la partie pour le tout, mais le tout, de nouveau, dans la partie. Il en va de même dans Jours de pluie dont la force tient principalement à ce qu’Andreas Hartmann s’est concentré sur la destinée d’une famille d’agriculteurs, les Lê, à un tournant de leur vie, après la destruction de leur maison par des inondations. Qui filme petit voit grand. Non seulement le récit s’en trouve amplifié, les personnages grandis, mais le cadre également y gagne en densité, en clarté, en tension. Dans la glaise des fondations de leur nouvelle maison, construite par eux-mêmes, entre la grand-mère quasi centenaire et le fils à qui est dédié le film, tout le Vietnam est là , le Vietnam d’hier, d’aujourd’hui et de demain. De la distribution de nouveaux lotissement par la bureaucratie locale aux sinistrés à la géomancie et aux divinations consignées dans un vieux grimoire rédigé en idéogrammes, des galeries souterraines de la guerre aux bombes enfouies dans le sol, prêtes à exploser, du calendrier lunaire à la célébration des dieux du sol, de l’humour de la population et de son goût de la comédie au culte des ancêtres, de la solidarité du clan aux carences du Parti, de l’épuisement à la tâche à une pauvreté chronique, des souffrances d’hier à l’incertitude des lendemains. (Yann Lardeau)
HFF Hochschule für Film und Fernsehen Konrad Wolf
Trang Nguyen
Florian Marquardt
Andreas Hartmann
Andreas Hartmann