The Vanishing Spring Light
Dans une rue bientôt rasée, Mme Jiang partage sa maison avec son fils et sa belle-fille. Tandis qu’elle agonise, les conflits entre ses enfants vont bon train. En séjournant deux ans chez eux, Xun Yu témoigne de la métamorphose du quartier – et par ricochet, de la société chinoise tout entière – sans quitter le cercle de famille. S’il y parvient, c’est sans doute parce que la cause de la transformation urbaine alentour est peu ou prou celle des querelles des Jiang : un matérialisme galopant qui vise à tout rentabiliser. Même la répartition des pièces en porte la trace : le foyer de la veuve est replié sur l’arrière-maison ; dans la pièce principale, la belle-fille a ouvert une salle de mahjong… En cercles concentriques, le film fait l’inventaire des blessures de cette femme à la vie façonnée par les politiques gouvernementales successives. Par-delà le document, il y a dans la présence du filmeur au chevet de Mme Jiang une sollicitude d’autant plus touchante qu’elle contraste avec l’organisation familiale – la création d’un lien véritablement intime, entre la suractivité ambiante et la pompe des funérailles à venir.
Tao Gu; Daniel Cross
Tao Gu
Yu Xun
Yu Xun