Through the Looking Glass
Sur les hauteurs d’un pâturage tibétain, moines, bergers et enfants s’assemblent le soir. Un grand écran ondule dans le vent, focalisant les regards.
« Through the Looking Glass a été tourné au moment où se déroulait un petit festival organisé dans un pâturage de Golok par des bergers et des moines qui y montraient des films de leur fabrication. Cette petite célébration rassemble des villageois tibétains, dont beaucoup ont fait un long voyage à pied ou à cheval pour assister aux séances. Pendant le festival, beaucoup d’entre eux m’ont dit combien ils aimaient voir à l’écran leurs propres vies, plutôt que ce qui passe à la télévision ou au cinéma. » (Yi Cui) Sur les hauteurs d’un pâturage tibétain, moines, bergers et enfants s’assemblent le soir. Un grand écran ondule dans le vent, focalisant les regards. Déjà auteure d’Of Shadows sur une troupe nomades de théâtre d’ombres (en compétition à Cinéma du réel en 2016), la cinéaste capte avec finesse la subtilité du passage du jour à la nuit. Les habits des moines ? Des costumes, on en jurerait, tant tout se pare d’un affairement jubilatoire, jusqu’au moindre aboiement de chien, avant qu’un frisson de rire ne parcoure l’assistance. En retardant le contrechamp de ce que chacun s’apprêtait à regarder, Yi Cui ressuscite le dispositif originel du cinématographe, intact dans la légèreté de ses débuts forains. (Charlotte Garson)
Yi Cui
Yi Cui
Yi Cui
Yi Cui