Tu crois que la terre est chose morte
Un quart des terres de Martinique est gravement pollué. Une seule raison à cela : le recours incontrôlé, pendant plusieurs décennies, à un pesticide extrêmement toxique, la chlordécone, pour traiter les bananeraies, première ressource économique de l’île. Le film est une exploration des lieux de résistance à la crise écologique et une mise en scène des femmes et des hommes qui se pensent et qui agissent sur le terrain historique de la colonialité.
Tu crois que la terre est chose morte déploie le contexte écologique et politique en Martinique à travers des rencontres avec des paysan.e.s. un ethno-pharmacologue, une herboriste médicinale locaux. Ce contexte se caractérise avant tout par une pollution généralisée résultant de l’usage massif de la chlordécone. Pendant plus de vingt ans, ce pesticide cancérigène a été utilisé par un petit nombre de personnes descendant des premiers colons esclavagistes des Antilles, afin de préserver les plantations de bananeraies destinées à l’exportation. La pollution ainsi causée a rendu la vie de la population particulièrement précaire, et reflète ce que Malcom Ferdinand, dans Une écologie décoloniale, appelle un habiter colonial : « Plus qu’une contrainte par un effet de marché, la domination écologique désigne ici une imposition pure et simple d’une vie toxique.»
Les différents personnages du film explorent des approches alternatives pour contrer cette destruction environnementale à partir de pratiques et transmissions de savoirs ancestraux. Ainsi, aussi le regard sur la nature vacille ; elle apparaît tantôt comme domestiquée et exploitée à grande échelle, tantôt contaminée par des substances toxiques invisibles, tantôt comme une alliée dans la lutte pour la survie.
Sister Productions
Roland Edzard, Julien Lousteau
Terence Meunier, Didier Andrea
Julien Lousteau
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