Vivir allí no es el infierno, es el fuego del desierto. La plenitud de la vida, que quedó ahí como un arból
Totoral est une ville comme un mirage, un Brigadoon en plein désert. Quelques habitants, trop vieux pour partir, résistent au vent pour veiller les arbres et les chèvres. Vivir alli… est d’abord un film sur ce vent, qui est le grand architecte de Totoral, et dont il observe, dans de longs plans minutieux, le travail infinitésimal sur le paysage. Ces plans immenses, qui manipulent merveilleusement les distances (sujets lointains, sons au creux de l’oreille), rappellent d’abord combien les nouvelles caméras HD ont réinventé le spectacle du mouvement de la vie. Mais Javiera Véliz Fajardo ne se contente pas de cette ivresse cosmique des détails, qui donne l’impression parfois, devant le tableau burlesque et sisyphéen d’un berger lilliputien nargué par sa chèvre au milieu des dunes, de voir s’animer une luxueuse maquette. Car après tout, que peut le réalisme face à un mirage ? Vivir alli… propose, pour répondre, une invention plastique qui est aussi un retour inattendu à Méliès. La présence-absence de Totoral y devient un rigoureux protocole formel, par l’entremise de fondus enchaînés dont l’extrême lenteur fait se diluer les paysages les uns dans les autres, et naître entre eux des visions indues. L’effet est d’autant plus beau qu’on jurerait que c’est sous l’effet du vent lui-même, puissant sortilège, que les plans glissent à la surface du film. Ce n’est pas la moindre des élégances de Vivir alli… que d’inventer ainsi son propre genre – quelque chose comme : le documentaire psychédélique d’observation.
Jérôme Momcilovic
Bárbara Pestan (Pocilga)
Javiera Véliz
Cristián Freund
Javiera Véliz, Bárbara Pestan
Francisco San Román
Pocilga, Bárbara Pestan, b.pestan.flo@gmail.com