Yu
Exilée en France, Yu, une jeune infirmière birmane, a entrepris des démarches auprès de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides) pour obtenir le statut de réfugiée. Dans l’attente de la décision de l’OFPRA, elle vit dans la peur, peur d’un retour en Birmanie, où elle craint la prison, peur d’un refus de sa demande d’asile, peur de la précarité dans laquelle elle survit aujourd’hui. Si la France est une terre d’asile riche d’espérances, elle tient peu ses promesses : les publicités du métro et les émissions de télévision exaltant la femme moderne, dynamique et gagnante, offrent moins des horizons nouveaux à la jeune exilée qu’elles ne creusent la distance entre leur univers et sa situation réelle, qu’elles n’opposent à son désir d’intégration une barrière infranchissable. Yu au fil des jours voit son monde se rétrécir. La Birmanie s’éloigne sans que la France ne se rapproche. Les ponts coupés avec l’une n’ouvrent pas les grilles de l’autre. Contre l’adversité, Yu dispose de peu de moyens, mais précieux : une association qui l’aide dans la constitution de son dossier, la bénédiction d’un bonze, une pochette porte-bonheur contenant un échantillon de la robe du moine de son village et un médaillon représentant un lion, symbole de son jour de naissance. (Yann Lardeau)
Université d’Evry/ Master Image et société
Manon Ott
Grégory Cohen
Manon Ott