ŽIVAN PRAVI PANK FESTIVAL
Dans son village des environs de Belgrade, Zivan Pujic, dit Jimmy, organise seul et sans budget un festival de musique punk. Pour cette sixième édition, le « TUP » devient international puisque l’un des groupes vient de Slovaquie, mais sa scène demeure la dalle de béton du terrain de sport dont on évacue in extremis la table de ping-pong ; quant aux performers, ils aideront à déplacer les gradins et au besoin fourniront la monnaie pour changer l’ampoule des WC. Drolatiques, les cartons-chapitres qui comptent le temps à rebours à l’approche du jour J ne donnent jamais l’impression du moindre ricanement. Et pour cause : la modicité du budget du film avoisine sans doute celle du festival. A mesure que les « erreurs d’organisation » avouées s’accumulent, le portrait affectueux de Živan prend de l’épaisseur, augmenté d’un flashback presque douloureux tant il souligne qu’une énergie s’est perdue. Ce jeune homme qui vit dans la ferme de sa mère confie à un passant qu’il a été interné dans un hôpital psychiatrique un mois durant, l’hiver précédent. La sociabilité décalée de ce poète discrètement destroy oscille entre génie comique burlesque et mélancolie d’écorché. Dépassant le pathétique programmé de la situation, Živan pravi pank festival, avec son titre keatonien, s’érige aussi en traité sous-exposé et déchirant sur la solitude existentielle.
Charlotte Garson
Non-Aligned Films
Sara Santini
Pavle Dinulovic; Jakov Munizaba
Relja Ilic
Non-Aligned Films