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A lua platz

Jérémy Gravayat
2018 France 97 min

« Aux marges d’une banlieue parisienne en grande mutation, quelques familles roumaines cherchent des lieux où vivre. Depuis le village quitté, le bidonville rasé, les maisons occupées, leurs trajectoires retissent une histoire commune, faite de solidarité autant que de relégation. Devenus compagnons de route, nous fabriquons ce film ensemble, comme d’autres espaces habitables. »

Jérémy Gravayat

« J’ai commencé à écrire en 2010 et à faire des repérages vers 2013, quand les amis de l’Abominable [Laboratoire partagé dédié aux pratiques du cinéma argentique] se sont installés dans leurs nouveaux locaux à La Courneuve. À cette époque je voulais faire un film comme une traversée de l’Histoire de la banlieue, vue au prisme des problématiques du logement des plus pauvres. J’ai souvent fait des films dans des contextes militants, mais sans mélanger l’activisme à l’endroit précis du processus cinématographique. […] Nous allions dans un bidonville peuplé de familles roumaines et parfois roms, un Platz, comme ils l’appellent. Nos amitiés et relations militantes ont duré des années. Nous avons récolté beaucoup de documents dans divers fonds d’archives, et la matière est devenue tellement dense qu’on a décidé d’éditer un livre-journal, distribué gratuitement à quelques milliers d’exemplaires. Leurs paroles sont venues enrichir l’enquête historique du journal.  Au moment de sa distribution, la mairie a annoncé qu’ils allaient détruire le Platz. Un collectif s’est monté pour les en empêcher et trouver des solutions pérennes, sans succès, puisqu’en août 2015 tout le monde a été mis à la rue. A ce moment-là, j’avais écrit le scénario du film, et les Roumains n’y avaient qu’une place périphérique. Mais durant l’année qui a suivi, nous avons plongé dans un combat collectif pour trouver des solutions de relogement, essentiellement en ouvrant des squats avec ces familles. »

Jérémy Gravayat (entretien avec Joffrey Speno, Images de la culture, CNC, 20 juillet 2020)

Production :
Carine Chichkowsky (Survivance) et Damien Monnier (L’image d’après)
Image :
Guillaume Mazloum, Jérémy Gravayat
Son :
Gil Savoy
Montage :
Marie Beaune