Carton rouge
Carte blanche à Claire Diao
Aux Comores, trois joueuses de l’équipe nationale de basket et leur ancien coach font preuve de force de caractère, choisissent de vivre et de construire leur avenir dans un pays miné par la précarité et l’exil. Le basket est un moyen de s’évader mais aussi de s’exprimer et de se réaliser pleinement.
“Je crois que la dimension politique des choses est une source d’inspiration. Dans le sens où cela donne un angle d’attaque pour aborder sur le long cours un sujet. L’idée du film ne m’est pas venue suite à une réflexion personnelle, un état de questionnement sur un aspect politique du pays, mais elle a surgi d’une rencontre. Et le sport est souvent un véhicule politique fort, surtout les sports collectifs. Il y a l’idée du collectif, de la représentation, de la nation ou du territoire. Comme ces questions me hantent depuis un moment, j’ai trouvé que l’opportunité était trop belle. Je pense souvent à la fragmentation. Un territoire archipélique est naturellement fragmenté, épars, l’idée d’unicité y est souvent difficile à appréhender. Une ile est une prison à ciel ouvert, l’ilien se considère souvent comme le centre du monde. L’Autre, l’altérité, est accueilli à bras ouvert mais le sentiment du particulier, de l’insularité est fort. Je voulais partir de ce postulat pour parler de déliquescence, comme un élément qu’on a jeté, qui se fracasse, se liquéfie et ce sont les héros du quotidien qui ramassent les bouts épars et essaient de coller les morceaux.”
(Mohamed Saïd Ouma, dossier de presse, Sudu Connexion)
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