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Chaque année Cinéma du réel s’interroge sur ce qu’il en est du documentaire, de ses formes, de ses évolutions et des manières de faire des cinéastes. C’est en cela un festival exploratoire, un chantier de recherche. Au-delà de l’exposition d’un cinéma documentaire contemporain mondial en plein essor, Cinéma du réel est une invitation à expérimenter le monde et le cinéma à travers une multiplicité de regards, une pluralité des pratiques documentaires et des visions plurielles sur le cinéma. Parce que le cinéma passe de l'esprit du réalisateur à l'esprit du spectateur, il est un art de la connivence, sinon la collusion, entre cinéaste et spectateur, qui ainsi fait l’expérience d’un autre imaginaire, d’un autre univers que le sien. Mais cette expérience qui est aussi celle de l’Autre ou plutôt de la distance qui me sépare de lui, a ceci de particulier en cinéma documentaire qu’elle nous rappelle aussi que nous habitons tous le même monde. Le cinéma documentaire nous donne notre réel à voir. Et c’est peut-être par des œuvres qui inquiètent, qui bousculent les imaginaires, qui confrontent à d’autres désirs, d’autres aspirations, d’autres rêves, qu’une discontinuité se produit dans ce déroulement implacable de la réalité. Cette discontinuité qui questionne, surprend, résiste, ravit, nous permet alors de ne pas être aveuglé et de voir notre contemporain. Ce à quoi nous convions le public de Cinéma du réel. Catherine Bizern Organisation Remerciements

Compétition / Sélection française

21 films courts et longs, en première mondiale  

Compétition / Sélection internationale

20 films courts et longs, en première française  

Anyox

Ryan Ermacora
Jessica Johnson

Première fenêtre

Lancée en 2019, cette section est consacrée aux tout premiers gestes
documentaires et rassemble chaque année une sélection d’une quinzaine de films courts à la durée variable, réalisés par des jeunes créateurs en apprentissage ou non, étudiants en école d’art, de sections cinéma à l’université, d’ateliers de réalisation divers, ou même fabriqués hors de toute structure.

La sélection est réalisée par la direction artistique et Clémence Arrivé en
collaboration avec un comité de sélection constitué d’étudiants.

À côté de cette expérience de projection en salle, ces films sont montrés en ligne sur le site de Mediapart où le public peut voter pour son film préféré.

L'Afrique Documentaire / Dix figures tutélaires

Dix figures qui ont en leur temps réalisé des œuvres radicales voire révolutionnaires et ont su tracer une voie à la fois politique, cinématographique, inventive et activiste.

L'Afrique Documentaire / Le documentaire africain vu d'ici

Une proposition de douze films d’une nouvelle génération de cinéastes de l’ensemble du continent africain.

Faritra

Luck Razanajaona
Tovo Rasoanaivo

L'Afrique Documentaire / Carte blanche aux programmateurs africains

Six programmateurs et personnalités africaines partagent leur regard sur ce cinéma.

Chaque programmateur invité proposera deux films :

Claire Diao – Journaliste et critique de cinéma franco-burkinabè, à l’initiative du programme Quartiers Lointains, de la revue Awotélé et de la société Sudu Connexion, qui distribue des films africains et de la diaspora.
Jihan El-Tahri – Écrivaine, réalisatrice et productrice de films de nationalité française et égyptienne. Elle a commencé à réaliser et à produire des documentaires pour la BBC, PBS, Arte… Elle est actuellement directrice de Dox Box, une association à but non lucratif qui a pour objectif de renforcer et de favoriser l’émergence d’une communauté de documentaristes dans le monde arabe. Parallèlement, elle poursuit ses activités en tant que mentor sur le campus du documentaire à Berlin et au Ouaga Film Lab au Burkina Faso.
Pedro Pimenta – Il a commencé sa carrière à l’Institut National du Film du Mozambique en 1977. Depuis, il a produit de nombreux courts-métrages, documentaires, et longs-métrages au Mozambique, en Angola, au Zimbabwe, en Ethiopie et en Afrique du Sud. Il a fondé et dirigé le Festival DOCKANEMA au Mozambique, et été le directeur du Durban International Film Festival.
Mohamed Saïd Ouma – Cinéaste, ancien directeur de festivals à La Réunion et aux Comores, formateur et conférencier sur le cinéma de l’Océan indien, représentant des Comores, Madagascar, Maurice et des Seychelles au sein de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI). Il vient d’être nommé à la tête de DOC-A (Documentary Africa Fund), une initiative panafricaine visant à renforcer le réseau de films documentaires en Afrique, par le biais d’ateliers et de fonds pour la production et la distribution.
Ikbal Zalila – Critique de cinéma, il enseigne l’esthétique du cinéma, l’analyse filmique et le cinéma documentaire à l’Université de la Manouda (Tunis). Il est le directeur artistique du Gabès Cinéma Fen en Tunisie.
Mandisa Zitha – Directrice du festival Encounters, festival international de documentaire en Afrique du Sud, depuis 2007. Elle a également travaillé dans la production de documentaires.

L'Afrique Documentaire / Produire en Afrique - études de cas

Animées par Hicham Falah, Délégué général du FIDADOC Agadir et de sa Ruche documentaire, cinq études de cas réparties sur cinq aires géographiques, permettront d’appréhender la diversité des conditions de création et de production du cinéma documentaire sur le continent africain. A côté des questions de financements, nous aborderons également les problématiques de représentation ainsi que la dimension artistique des œuvres.

L'Afrique Documentaire / Tables rondes

L'Afrique Documentaire / Les Podcasts

Front(s) populaire(s)

Soustraits de l’espace public, plus rien ne semblait plus pouvoir nous arriver… plus de possibilité de trouver sa place, la défendre, la revendiquer. La valeur de ce que Henri Lefebvre, philosophe appelait le «droit à la ville» dans les années 60, nous sautait aux yeux. Notre intériorité, nos désirs et nos manques ont besoin de s’affirmer dans une extériorité : pas un hasard si le premier lieu des revendications est la rue ; pas un hasard si celle-ci est rendue de plus en plus difficile d’accès par les pouvoirs en place : sa conquête est toujours le début d’une victoire pour le droit à être nous mêmes, à nous changer nous-mêmes, notre société et son territoire.
Les films que nous avons choisis font le récit de cette appropriation des lieux par les citoyens, une prise de pouvoir sur ce qui devient l’espace de lutte, mais aussi le lieu de l’affirmation de soi en tant que groupe et en tant qu’individu. Notre programmation démarre par la commémoration des événements de Gênes il y a 20 ans. L’activisme des personnes trans dans la révolution féministe, la réquisition de terres au Brésil et l’occupation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, l’expression des Gilets jaunes et la mise en œuvre d’une mairie sans maire, sont autant de surgissements au grand jour de la possibilité d’un nouveau monde, d’une nouvelle atmosphère.
Ces films font le récit d’engagements politiques qui passent par un engagement concret dans un ici et maintenant et la confrontation physique à la matière du monde (1), localement.

Catherine Bizern

1. Cf. Barbara Stiegler, Du cap aux grèves, Editions Verdier, 2020.

Festival parlé

Ce que nous apprend l’écart d’interprétation entre les affaires King et Floyd, c’est que le document ne constitue jamais une preuve en soi. En dépit des apparences, le visible ne se donne pas immédiatement pour lisible. Il demande à être élucidé, analysé, interprété. L’usage controversé des vidéos vernaculaires sur les réseaux sociaux, le complotisme alimenté par des démonstrations « images à l’appui », aussi bien que les débats juridiques et politiques autour de la maîtrise des outils de prise de vue dans l’espace public, engagent un certain nombre de questions : sur la nature de ces documents d’abord, sur leurs auteurs ensuite, sur leurs usages enfin. À quels documents s’applique cette rhétorique de la vérité ? Aux preuves matérielles, c’est-à-dire aux traces, aux fragments, aux indices ? ou bien à celles, plus immatérielles des témoignages et des reconstitutions ? À quelles conditions ces vérités deviennent-elles audibles ? À partir de quel seuil de visibilité et selon quelles règles d’énonciation sont-elles recevables ? 

Comment artistes, écrivains et cinéastes se ressaisissent-ils de ces matériaux hors de toute prétention à l’expertise ? Car par-delà la question de la preuve, les reconstructions et les récits d’invention questionnent aussi les écritures documentaires actuelles en ce que celles-ci se trouvent toujours sommées – et de ce fait même suspectes – de déstabiliser ce rapport d’évidence entre le document et la vérité afin d’en proposer une autre lecture. L’ère des « fausses vérités » (fake truths) nous a aussi appris que les médias, et le cinéma l’a fait bien avant internet, pouvaient inventer des vérités, et qu’à ce jeu des séductions du faux ne se pliaient pas seulement les puissants mais aussi ceux qui, dépourvus des grands récits, laissés en marge de l’Histoire, fabulent leur propre vérité.
Alice Leroy

Séances spéciales

Outre les traditionnelles séances d’ouverture et de clôture, Cinéma du réel propose plusieurs séances spéciales, autour d’une sélection de films récents de l’année écoulée : avant-premières précédant la sortie en salles, premières françaises de films français salués dans les plus grands festivals internationaux, inédits, performances, et autres rendez-vous privilégiés avec des cinéastes proches de l’esprit du festival. Ces séances spéciales sont conçues comme des événements, elles sont des rampes de lancement pour les films avant leur sortie en salle ou leur diffusion à la télévision et rassemblent le public du festival, ses invités et ses partenaires. Une séance spéciale est ainsi programmée chaque soir du festival.

Prisme

Rosine Mbakam
An van Dienderen
Eléonore Yaméogo