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Hommage à Dalila Ennadre : El Batalett – Femmes de la Médina

Dalila Ennadre
2000 Belgique, France 60 min
© Laya prod, Lilya Ennadre
© Laya prod, Lilya Ennadre

Dans leurs maisons de la vieille médina de Casablanca, les femmes cuisinent, font le ménage, s’occupent de leur famille et s’entraident. Elles vont aussi au marché et au hammam, échangent des potins avec leurs voisines et discutent des événements politiques dont elles ont entendu parler à la télévision.

L’action se situe au cœur de l’ancienne Médina de Casablanca, un quartier historique de la cité marocaine. Le film fait le portrait d’un groupe de femmes qui vivent là depuis leur enfance. Ensemble, elles donnent une image complexe de la femme populaire marocaine, femme moderne et urbaine, loin des clichés orientalistes qui la décrient soumise ou lascive. Entre rires et larmes, la réalisatrice a partagé leur quotidien durant plusieurs mois, au hammam, dans leur foyer et dans les rues de l’ancienne ville… À travers le regard de ces Batalett (héroïne) qui réinventent chaque jour un petit monde à elles, nous vivons des événements majeurs du Maroc d’aujourd’hui : la mort du roi Hassan II en août 1999, la marche des femmes pour leurs droits en mars 2000, mais aussi les réalités de l’immigration et des difficultés pour survivre.

Dalila Ennadre

Dalila Ennadre est une réalisatrice marocaine réputée pour ses documentaires sur le quotidien marocain, ses portraits de femmes et, plus largement, un travail s’employant à explorer la veine sociale du documentaire. Née le 12 août 1966 à Casablanca, c’est à la Courneuve dans la cité dite « des 4 000 », qu’elle grandit. Suivant les traces d’un grand frère devenu photographe et promis à une renommée internationale, elle quitte ses études pour voyager (Guyane, Allemagne, Maroc, Québec entre autres) et se former, en autodidacte, au cinéma. Après avoir travaillé pour des programmes télévisés et des commandes institutionnelles, elle se lance dans la réalisation de documentaires dans la seconde moitié des années 1980. Le Maroc constitue son terrain privilégié. Elle y filme surtout les femmes, entre autres dans El Batalett, femmes de la Médina (2000) et Je voudrais vous raconter (2005). Auteure d’une œuvre peu prolixe mais précise, sensible et par bien des aspects militante, elle réalise une dizaine de documentaires entre 1987 et 2019. Dalila Ennadre est décédée le 14 mai 2020 des suites d’une longue maladie, alors qu’elle travaillait sur le montage de son dernier film Jean Genet, Notre-Père-des-Fleurs (2021), achevé grâce à sa monteuse, Catherine Mantion, et sa fille Lilya, avec un groupe d’amis cinéastes qui lui ont été proches jusqu’à ses derniers jours.

Production :
L’Yeux Ouverts, Les FIlms de la Passerelle, Images +
Image :
Dalila Ennadre
Son :
Tourya Ennadre
Montage :
Barbara Pueyo
Contact copie :
frontieres@hotmail.com