Chronique de la forêt des Vosges

“Dans un pays où les montagnes sont bleues, il y a une grande forêt… Si grande qu’il faut des milliers d’hommes pour la jardiner tous les jours. Une forêt proliférante que depuis des siècles, dans les Vosges, l’homme tente de maîtriser. Un long et épuisant travail de fourmi qui ne prend jamais fin. C’est bien parce que les bûcherons savent voir la forêt avec un intérêt sans cesse renouvelé, tirer parti de chaque événement offert par elle au fil des jours, qu’ils peuvent résister à  l’usure et à  la fatigue. La forêt est pour eux synonyme de liberté. Par la force de l’habitude, leur imaginaire a appris à  apprécier une lumière, la venue d’une biche qui les observe ou l’émergence d’une plante inattendue. La forêt les nourrit. Elle leur offre son échelle des valeurs et du temps, à  laquelle ils se mesurent durant l’effort imposé par leur tâche.” (François Chilowicz)