Cinnamon

La routine inflexible d’une caissière de banque et d’un mécanicien lors de leurs préparatifs en vue d’une course de dragster. Le film compare leur relation à celle existant entre un compositeur et un musicien, dans laquelle le mécanicien est le compositeur, et le conducteur l’interprète.

Ce quotidien semble enregistré avec une telle désinvolture que la fiction y parait fortuite. En fait, pour rendre justice aux qualités intrinsèques du film, il faudrait inverser le processus – c’est-à-dire considérer le film comme un documentaire agencé avec tant de maîtrise et de subtilité qu’il en acquiert une dimension fictionnelle. […] Le film dresse le tableau impressionniste d’une famille afro-américaine dans laquelle le père John et la fille Erin se consacrent entièrement à la course de dragster (des véhicules de course construits par des amateurs). Le soin affectueux qu’ils portent à leur bolide bleu, aussi bien entretenu qu’un cheval de course, a été filmé avec tout autant d’affection par le réalisateur. Le film est essentiellement constitué d’observations : par moments, Everson semble même s’approcher de son sujet sans se faire remarquer afin de ne pas perturber le cours naturel des événements

Gertjan Zuilhof, International Film Festival Rotterdam