Contes et comptes de la cour
Au Niger, Goshi, Rabi, Indo et Amaria, épouses du chef, vivent recluses dans l’enceinte d’une cour dont leur statut social, selon une tradition islamique, leur interdit de sortir. grâce à des intermédiaires, elles mènent de petites entreprises commerciales. Flux et reflux des colporteurs, voisines et marchandises : l’argent traverse les murs. La vie s’inscrit dans le mouvement même des échanges, et, par leurs dons envoyés à l’extérieur, les femmes participent aux mariages et baptêmes qui agitent le calendrier social. L’homme n’a aucun droit sur les biens de ses épouses, qui refusent de contribuer à la nourriture familiale : le mari en est seul responsable, il a autorité en matière de liberté, qu’il paye! L’intendant, représentant du maître des lieux, est l’objet d’incessants quolibets. Les rancoeurs se font d’autant plus âpres qu’une cinquième très jeune femme est installée dans un autre village, non loin de là …
Caméras Continentales; CNRS Images; Sept
CNRS Images
Monique Dartonne
Lardia Tchambiano
Eliane Latour