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David Holzman’s Diary

Jim McBride
1967 États-Unis 84 minutes Anglais

Le jeune cinéaste David commence un film sur sa propre vie. En ces années de guerre (au Vietnam) et de révoltes contre les discriminations raciales, les angoisses de David, ses tentatives pour être l’observateur de son existence, donc de celle des autres (sa petite amie, qui se lasse de son obsession « voyeuriste », son ami peintre Pepe, une inconnue…) butent sur l’échec. Jeu de poupées russes entre « enregistrement du réel », mise en scène, bonheurs et impasses du « cinéma-vérité », virtuosité et égarement, le film fait le portrait d’un homme qui, peut-être, ne sait parler qu’à  deux amis : sa caméra et son magnétophone. « Le film était en partie préparé et en partie complètement improvisé. Nous étions passionnés de l’idée de « cinéma vérité » tout en nous en moquant, mais nous voulions aussi rester ouverts à  tout ce que pouvait se produire pendant le tournage. Nous avions une ébauche de plan, nous n’avons jamais eu de scénario écrit. » (Jim McBride, 1996) « Jouant avec la forme du cinéma-vérité tout en subvertissant son contenu par la fi ction qui constitue des pans entiers du film, McBride se faisait l’émule de ses modèles français, en filmant sa théorie plutôt que de l’écrire. Une importante du film est bien entendu documentaire, en particulier quand la caméra erre dans Manhattan. Et même quand les éléments narratifs et le jeu des protagonistes sont de fiction, le film peut être qualifié de documentaire, d’un tout autre point de vue : parce qu’il témoigne de l’état d’esprit, des préoccupations et des styles de vie de son époque. Dans un esprit semblable, Rivette remarquait que le Intolerance de D.W. Griffith avait aujourd’hui plus à  dire sur 1916 que sur les périodes historiques qu’il dépeignait. Plus généralement cependant, David Holzman est une vaste réflexion sur les soubassements métaphysiques du cinéma-vérité et autres conceptions de la caméra comme sonde, par rapport surtout au voyeurisme et autres formes d’appropriation sexuelle agressive, ou à  l’introspection. Fenêtre sur cour et Le Voyeur sont évoqués à  plusieurs reprises, comme le sens de la durée et le sens de l’angoisse existentiel qui l’accompagne que l’on trouve dans beaucoup des films de Warhol. » Jonathan Rosenbaum – ©. Second Run – extr.

Jim McBride

Né en 1941

Production :
Paradigm Films; Jim McBride
Montage :
Jim McBride
Photo :
Michael Wadleigh

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