De quelques événements sans signification
Séance Tigritudes
Dyana Gaye et Valérie Osouf, programmatrices de «Tigritudes» ont choisi ce film.
Une équipe de cinéastes en quête d’un thème à traiter interroge des jeunes casablancais sur leurs attentes et leurs rapports au cinéma marocain. Lorsqu’ils assistent à un crime commis par un ouvrier du port, qui tue involontairement son chef, ils décident de s’intéresser à ce cas particulier.
Sommet et liquidation du cinéma engagé des années 70 : art poétique et manifeste théorique pour un nouveau cinéma marocain, mais aussi amer constat de son impossibilité dans une société qui ne change pas. Derkaoui dirige un collectif d’artistes amis et des militants marxistes, et organise un méta-film qui brouille toute distinction documentaire/fiction et vire vers l’esthétique du happening. Dans ce labyrinthe des mots et miroirs, le réalisateur utilise la réflexivité pas comme un énième dispositif moderniste mais comme impitoyable autocritique d’une classe intellectuelle plâtrée dans ses contradictions politiques. Censuré et interdit de diffusion et d’exportation, œuvre longtemps clandestine et mythique, radical aussi par sa débordante musique free jazz, ce film est un trésor enfin retrouvé.
Federico Rossin (Historien du cinéma, programmateur indépendant, on-tënk.com)
Basma Production
Abdelkrim Derkaoui
Nourredine Gounnajjar
Mostafa Derkaoui
morin.lea@gmail.com