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Forbach Swing

Marie Dumora
2019 France 109 minutes Français

A New-York où, au milieu du film, Samson Schmitt vient de se produire sur une scène de jazz, un producteur enthousiaste lui dit voir une parenté entre le bluegrass américain et la musique manouche que, depuis Forbach, Samson est venu jouer ce soir. Cette scène parmi d’autres, dans un film à l’humeur parfaitement égale, éclaire quelque chose du regard de Forbach Swing. Car il est évident qu’on ne verrait pas un film très différent si Marie Dumora l’avait tourné à Nashville, d’un honkytonk à l’autre, plutôt qu’à Forbach où Samson, Mike, et les autres, perpétuent l’héritage de Django Reinhardt et de Dorado Schmitt – le père de Samson. Si le film est ancré ferme dans un territoire et une culture (tous les personnages/musiciens sont manouches, et Forbach est à deux pas des lieux où Dumora avait tourné, avec des Yéniches, ses précédents films), il dessine une communauté qui est avant tout celle de ses personnages, celle des journées passées à jouer ensemble et du bonheur qu’ils trouvent à le faire, chez eux comme à New York, ou dans le restaurant d’un hôtel Mercure où les plus jeunes font de délicates reprises du répertoire des crooners des années 40/50 – l’Amérique, encore. Ce cap est celui que Marie Dumora tient de film en film, c’est celui des personnages, auxquels sa caméra discrète et scrupuleuse se dévoue entièrement, ici sur un versant d’allégresse qui rappellera les mots du critique Jacques Lourcelles au sujet du Hatari ! d’Howard Hawks, et de son ambition d’ « offrir au public une représentation crédible du bonheur. »

Jérôme Momcilovic

Production :
Jérôme Dopffer (Les Productions Balthazar)
Image :
Marie Dumora
Son :
Aline Huber
Montage :
Catherine Gouze
Contact copie :
Les Productions Balthazar, distrib@balthazarprod.com

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