Fureurs et silences : un conflit social en Martinique
Le 26 mai 1999, débute à Fort-de-France le « conflit Toyota » qui va ébranler la vie de la Martinique six longs mois et marquer tous les esprits. Tout commence par une grève au sein de l’entreprise CCIE concessionnaire de la marqua Toyota. Très vite, l’absence de dialogue entre les patrons et les syndicalistes met le feu aux poudres : le cycle de la fureur est enclenché. L’affrontement déborde alors le cadre de l’entreprise et s’étend sporadiquement au reste de l’île. De part et d’autre, la logique de la surenchère va se nourrir de trois ingrédients : les invectives, les violences physiques et les haines raciales. Le film opère un retour clinique sur cette affaire : à la manière d’un endoscope, la caméra sonde les faits passés, s’arrêtant notamment sur les travers ou les excès que le présent occulte ou écarte trop vite ; elle explore aussi les paroles recueillies après-coup des protagonistes du conflit, et met ainsi en valeur ce que l’urgence des événements balaie : la réflexion et l’introspection.
Est née en Guadeloupe. A partir de 1975, le cinéaste Chris Marker l’initie au cinéma documentaire. Depuis 1985, elle écrit et réalise des films documentaires dont la plupart portent sur les thèmes de la mémoire, de l’histoire antillaise et de la condition noire. Elle collabore également depuis 10 ans aux productions documentaires de la société KSVisions. Elle a réalisé, entre autres : • Contes de cyclones en septembre, 1991 • A Bamako, les femmes sont belles, 1995 • Les descendants de la nuit, 1998 • Fureurs et silences, un conflit social en Martinique, 2000
KS Visions; Institut National du Travail; RFO
KS Visions
C. Boigeol
Maguette Sala
Raphaël Mulard