Hotel machine
De quel point de vue les guerres contemporaines sont-elles vues, analysées, représentées ? Hotel machine répond de manière très concrète : elles le sont d’abord depuis de grands hôtels, Mayflower ou Commodore à Beyrouth, Holiday Inn à Sarajevo, Al Deira à Gaza… Ces « bunkers » qui abritent la presse internationale prennent une importance stratégique, ne serait-ce que parce qu’observer la guerre implique de s’en protéger. Le dispositif du film, proche de l’installation, retransmet des témoignages de correspondants de guerre dans les lieux où ils ont couvert des événements – une mise en scène qui laisse aussi place à l’absence, comme celle, remémorée par deux employés, de journalistes morts depuis. Militaires, presse, chauffeurs, humanitaires, « fixeurs »… Les grands halls sont des lieux de passage, la circulation routinière du personnel y masquant de plus inquiétantes allées et venues. Chacun devient une source potentielle d’information et le positionnement d’un caméraman au balcon s’approche de celui des snipers environnants. C’est de cette confusion, dangereuse mais sans doute électrisante, que s’inspire le montage extrêmement original d’Hotel machine, qui croise avec une fluidité déconcertante les différents hôtels. Il dégage ainsi la structure d’une mécanique universelle, avant une splendide échappée finale. (Charlotte Garson)
les contes modernes
Natali Barrey
François Waledisch
Johan Legraie
les contes modernes