I Dance with God
Quelque part au Kurdistan iranien, Ali Badri compte bien peler sa pomme d’un seul tenant – un proverbe promet une jeune fille à celui qui y parviendra… En s’ouvrant sur le dialogue badin et tendre du vieux tailleur et de sa femme dînant le soir sur les hauteurs de leur village, I Dance with God donne d’emblée le ton – affable, débordant de vitalité – d’un portrait accordé à son sujet. Non seulement le gai octogénaire entonne à tout bout de champ des chansons d’amour grivoises, mais il semble puiser sa joie de vivre dans le handicap qui l’ôterait à plus d’un. Trois mois après son mariage, un accident de chasse a rendu aveugle le jeune facteur qui, très tôt, a alors bifurqué vers l’aiguille. Trouvant un équilibre entre jour et nuit, entre humeur plaisante et sombres nuages passant au-dessus du couple qu’il forme avec Ichavar, Hooshang Mirzaee restitue au son et à l’image l’acuité accrue des sens d’Ali Badri, qu’il savoure un fruit de son amandier, plante un arbre, fasse sa gymnastique ou quémande la caresse d’aftershave que lui administre son épouse. Mais la construction d’I Dance with God progresse aussi, l’air de rien, vers le bord du précipice : celui, littéral, que l’heureux Ali manque maintes fois de franchir tout en tenant très bien la route ; celui, plus accidenté et tragique, du deuil qui a frappé le couple et resurgit tardivement, semé de fleurs sauvages multicolores. (Charlotte Garson)
Hooshang Mirzaee
Hooshang Mirzaee
Jafar Khoshkho
Hooshang Mirzaee
Hooshang Mirzaee