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Ici-bas

Down Here
Comes Chahbazian
2010 Belgique; France 55 minutes Arménien

Dans une manifestation, une vieille femme apostrophe le pouvoir. Elle conspue les “usurpateurs” qui l’ont expulsée de son logement et réduite à vivre dans la rue. Dans le bureau d’un ministère, une secrétaire enlève et remet compulsivement ses bagues, se pose du vernis sur les ongles, avant de se remettre à  pianoter sur son clavier. Ces deux femmes n’ont pas de visage, juste une bouche éructante pour l’une et des doigts pour l’autre… Une femme élève seule ses enfants dans un taudis, près d’un chantier. Seuls ses deux enfants sont constamment filmés ensemble, mais ils ne cessent de se chamailler. Le monde que filme Ici bas est un monde incomplet, fragmentaire, privé d’une moitié de lui-même et par conséquent chaotique. Ce chaos a un nom, un centre : Erevan, capitale de l’Arménie. Une date : aujourd’hui, vingt ans après la chute de l’empire soviétique. Une cause : la démocratie. Du moins un contresens sur ses valeurs, quand liberté rime avec un individualisme exacerbé, quand la richesse de quelques uns se nourrit de la misère croissante du plus grand nombre. La seule image de cohérence, d’unité de ce film, est une image en noir et blanc, des archives soviétiques montrant les funérailles d’Alexandre Tamanian, l’architecte qui dessina les plans d’Erevan en 1924 – un monde éteint et une tombe. Le nouveau monde, lui, a un visage : celui de ces deux bambins s’entredéchirant. Une guerre fratricide en germe. (Yann Lardeau)

Production :
Matière Première; Atopic; CBA / Centre de l'Audiovisuel à Bruxelles
Montage :
Julien Contreau
Son :
Janet Avanesian
Photo :
Comes Chahbazian
Contact Copie :
Matière Première

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