J’ai tant aimé…
« Ma fille, ne crois pas en ce bas monde. La vieillesse arrive bien vite et elle nous rend méconnaissable. » Fadma contemple dans la glace son visage plissé, son corps maigre et usé. Le miroir est cruel. Il étale sa fatigue, sa pauvreté, sa solitude, son statut de mendiante. Le prix de l’amour. « Je suis une victime de l’amour. J’étais habituée à vivre dans l’abondance, j’ai tant pleuré le premier jour où j’ai mendié.» Le miroir est généreux : en lui se reflètent la beauté et la santé de la jeunesse, les moments heureux de l’abondance, le temps où la victime de l’amour en était la prêtresse dans les bordels de l’armée française en Indochine où la rétribution des tirailleurs marocains n’excluait pas les faveurs aux officiers français. Morocco à Hoa Binh. La misère, la prostitution, la mort – de l’extérieur, une combinaison fatale, l’exclusion assurée. De l’intérieur, c’est tout autre chose : des sentiments intenses et surtout la découverte du plaisir. « J’ai toujours été libre depuis mon enfance, je ne me suis jamais laissé ‘coloniser’. » (Yann Lardeau)
Aya Films
Habiba Bent Jillali
Mohamed Iloukach; Adil Assouli
Dalila Ennadre
Aya Films