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L’ Immeuble des braves

Building of the Braves
Bojina Panayotova
2019 France 23 minutes Bulgare

« À Sofia, les habitants d’un immeuble mythique avaient été expulsés. Je venais y faire des repérages pour un film ». Ce qui rend cet immeuble bulgare mythique, pourquoi ses habitants en ont été expulsés, et comment un travail de repérage est devenu un film, nous l’apprendrons, après ce bref carton introductif, comme Bojina Panayotova semble l’avoir vécu : à la manière d’un emballement soudain qui fait basculer le réel dans l’irréel plein d’action d’un thriller paranoïaque. Il suffit d’un coup de fil à un homme rencontré au préalable : « occupé à sauver le monde à sa manière » en ramassant des escargots sur la barrière d’une bouche de métro, il se présente trois petites minutes plus tard devant l’immeuble pour jeter des bouts de saucisse par les fenêtres de l’immeuble condamné en criant les noms d’un chat et de deux chiens semble-t-il prisonniers de l’habitation délabrée. Mais bientôt le gardien de l’immeuble se gare, interdit l’entrée et la caméra, menace de casser la gueule d’Ivan dont Panayotova suit les pérégrinations affolées dans le quartier, invectivant voisins à leur fenêtre, commerçants dans leurs boutiques ou chauffeurs de bus au volant. Qu’est-il advenu des chiens ? Ces « chers communistes », le chenil Éco-équilibre, quelque mafia arabe ou une « sauvagerie bulgare sans limites » seront les suspects provisoires de ce documentaire rocambolesque, lancé dans une fuite en avant dont la mécanique digressive l’apparente aux meilleures fictions.

Antoine Thirion

Bojina Panayotova

Bojina Panayotova est née en Bulgarie. A la chute du mur, elle suit sa famille qui émigre en France. Après des études de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure et de cinéma à La Fémis, elle repart en Bulgarie et se lance dans la fabrication de films « sauvages ». En 2014, elle rencontre le collectif de réalisateurs-producteurs Stank avec qui elle développe depuis ses projets. Elle collabore également avec le réalisateur Boris Lojkine, en tant que scénariste et scripte. Son premier long-métrage documentaire Je vois rouge, en sélection au Panorama à la Berlinale sort en salles au printemps 2019.

Production :
Vincent Le Port (Stank)
Image :
Bojina Panayotova
Son :
Pierre Bariaud, Samuel Aïchoun
Montage :
Xavier Sirven, Bojina Panayotova
Musique :
Emilian Gatsov
Contact copie :
Stank, contact@stank.fr

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