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La Chine est encore loin

China Is Still far Away
Malek Bensmail
2008 Algérie 120 minutes Français; Algérien

Le titre du film se réfère à un hadith, recueil des actes et paroles de Mahomet, où le Prophète exhorte celui qui veut étudier à ne pas craindre d’aller de l’avant, jusqu’en Chine si besoin. Un cargo échoué sur une plage, le dernier plan de La Chine est encore loin, est une métaphore du destin de l’Algérie et de Ghassira, ce village des Aurès qui a été hier le berceau de la révolution et qui est resté en marge du progrès. Pendant une année, Malek Bensmail y a filmé les élèves du cours moyen. Tout ici est dans le symbole : cette école, centre névralgique du film, a été construite par les Français, et Guy Monnerot, l’instituteur dont le meurtre fut le point de départ de la guerre d’Algérie, y enseignait. Les enfants de Ghassira ont des problèmes avec l’identité nationale : ils sont de Ghassira avant d’être algériens. Ils ont des problèmes avec l’histoire aussi : bien que leurs grands-parents y aient joué un rôle important, cette histoire leur paraît bien lointaine. A l’inverse, les passagers du bus arraisonné par la guérilla et les moudjahidin de l’embuscade en ont gardé une mémoire si vivace, si précise, que l’évènement semble s’être passé hier. En contrepoint du regard distrait des enfants, de la grille officielle des instituteurs, trois personnages, trois lignes de fuite nous invitent à un autre regard sur l’histoire : un soudeur inquiet de l’avenir, « l’Emigré » pourfendeur intarissable des temps modernes, et une vieille femme, la femme de ménage de l’école, dont la complainte constitue la véritable conclusion du film. (Yann Lardeau)

Production :
Cirta Films; Ina; Unlimited; 3B
Distribution :
Tadrart Films
Montage :
Matthieu Bretaud
Son :
Dana Farzanehpour
Photo :
Lionel Jan Kerguistel
Contact Copie :
Tadrart Films

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