La Strada per le montagne
Le petit village de Jamna, dans l’ouest de l’Ukraine. Un long mur contrôlé par des gardes nerveux et armés. Derrière le mur, un sanatorium et une vieille maison en bois. Autour du mur, une réalisatrice et son équipe de tournage – peu nombreuse mais déterminée – à la recherche d’un chemin vers les montagnes. La vieille maison en bois ressemble en tous points à celle apparaissant sur une photo de 1919, retrouvée au milieu de divers objets personnels ayant appartenus à une famille d’émigrés originaires de l’ex- URSS. Micol Roubini décide de retourner à Jamna afin de donner une réalité à un pays imaginaire – afin d’y trouver une maison en bois qui aurait été construite par son grand-père, puis abandonnée au cours de la Seconde Guerre mondiale. Micol Roubini semble garder à l’esprit que tout souvenir est une autre forme d’imagination, et que cette photo peut se révéler bien plus réelle que la réalité. Elle poursuit ainsi sa « recherche du temps perdu » dans deux directions. Tout d’abord, elle désire à titre personnel trouver la maison, y pénétrer, et en toucher les murs. Ensuite, elle souhaite engager une recherche plus vaste concernant le passé du village et de ses habitants. Mais le mur qui entoure la maison semble infranchissable, et les villageois bien déterminés à emporter leurs secrets avec eux. Dans son style patient et rigoureux, Micol Roubini mène un combat acharné contre la méfiance des habitants. Aux images vient se greffer la narration lyrique et brechtienne de la réalisatrice. Comme dans une sorte de « docu-noir », La strada per le montagne, sollicitant l’aide d’un ancien résistant et d’un chauffeur de taxi de la région, aborde des questions aussi simples qu’universelles : que reste-t-il du passé dans le présent ? Pourquoi la mémoire collective doit-elle être biaisée pour être réelle ?
Lorenzo Esposito
Fabrizio Polpettini (La Bête), Davide Maldi (L'Altauro), Marco Alessi (Dugong Films)
Davide Maldi
Stefano Grosso, Giancarlo Rutigliano, Marzia Cordò
Micol Roubini, Davide Minotti
La Bête, fabrizio.polpettini@gmail.com