Les Champs brûlants
Chemins de traverse : c’est ainsi que Catherine Libert et Stefano Canapa intitulent le parcours à travers l’Italie qu’ils entament, à la rencontre de son cinéma indépendant. Les Champs brûlants, premier volet, est né de la rencontre avec un « couple vie-et-cinéma », Beppe Gaudino et Isabella Sandri, et avec le critique Enrico Ghezzi, filmé aux abords du Circo Massimo. Les quelques extraits de films insérés à bon escient dans la trame du voyage suffisent à mesurer combien la démarche de « Gaundri » s’ancre dans les particularités géographiques et sociales des lieux. Isabella parcourt les borgate romaines que filmait déjà Pier Paolo Pasolini tandis que Beppe, marqué par un tremblement de terre dans sa ville natale quand il avait onze ans, emmène la réalisatrice dans les paysages inouïs des « champs brûlants ». Cette zone volcanique de la baie de Naples aux édifices antiques effondrés par un phénomène géologique, Beppe la filmait déjà , adolescent, en super-8. Impossible de ne pas relier ces ruines splendides à la situation du cinéma indépendant dans l’Italie de Berlusconi. Aussi lunaire qu’elles, il survit inexplicablement, sans posture héroïque mais avec ce que Beppe Gaudino, resté treize ans sans pouvoir tourner, appelle « notre privilège : le temps ». (Charlotte Garson)
Catherine Libert; Stefano Canapa
Philippe Dijon de Monteton
Stefano Canapa; Catherine Libert; Fred Piet; Yoana Urruzola
Catherine Libert; Manu de Boissieu
Stefano Canapa
House on Fire Productions