Les Enfants de Refus global

En 1948, de jeunes artistes québécois signaient le Manifeste de Refus global, un appel à  l’insoumission proclamant la “fin de la peur multiforme”, et leur “sauvage besoin de libération”. Mais, comme c’est souvent le cas des êtres qui devancent leur époque, beaucoup sont sortis blessés d’une expérience qui les a dépassés. Et ils n’ont pas été seuls à  essuyer les coups. Car ces précurseurs ont aussi été des parents. Or, jamais on ne parle des répercussions de leur geste sur leurs enfants. Faisaient-ils partie des “chaînes inutiles” dont il fallait se défaire ? Fille de Marcel Barbeau, peintre et signataire du manifeste, la cinéaste a voulu comprendre. Elle est ainsi remontée aux sources d’une période fondatrice de la culture québécoise, mais aussi de sa propre identité. Sa quête l’a menée à  la rencontre des fils et filles des Barbeau, Borduas, Mousseau et Riopelle. Et elle l’a rapprochée d’un homme dont la maladie n’a entamé ni la sensibilité ni l’intelligence, son frère François, schizophrène. Ensemble ou en compagnie des témoins de l’époque, ils évoquent une enfance faite d’inquiétude et d’abandons, mais aussi d’une richesse intérieure que l’art seul peut apporter.