Les Larmes de l’émigration
Alassane Diago est retourné, après deux ans d’absence, dans son village du Fouta sénégalais, pour comprendre comment et pourquoi sa mère a passé toutes ces années à attendre le retour de son mari, parti travailler ailleurs.
«Notre cas n’est pas isolé», souligne Alassane Diago. Dans les années 70-80, une sécheresse va pousser les hommes de son village peul d’Agnam Lidoubé, situé dans le nord-est du Sénégal, à émigrer vers des pays d’Afrique centrale, notamment le Gabon. Ceux qui ne sont pas rentrés sont souvent ceux qui ont estimé qu’ils ne pouvaient pas se targuer d’avoir réussi. «C’est une histoire certes personnelle, mais qui est universelle. Quand je filme ma mère, mes parents et ma famille, je pense à toutes ces familles et ces femmes qui vivent dans l’attente. Je pense à tous ces enfants qui, comme moi, ne se souviennent pas d’avoir prononcé le mot papa, qui ne le reverront jamais parce qu’il a émigré.»
Falila Gbadamassi (Francetvinfo.fr, février 2019)
Les Films de l’Atelier, Corto Pacific
Alassane Diago
Annie Waks
freecinediago@gmail.com