Mourir de faim au Brésil

Il n’a pas plu depuis cinq ans dans le Nordeste brésilien. Les rivières sont asséchées, le bétail est mort, les villages se vident tous les jours. Des familles entières sont menacées de mort. Certaines sont obligées de manger des cactus. La nuit on enterre clandestinement les enfants le long des routes. Dans l’Etat du Ceara le taux de mortalité infantile atteint 25%. Pourtant ce n’est pas une fatalité. L’extraordinaire concentration des terres dans les mains des grands propriétaires, l’appropriation des points d’eau par les plus riches, le départ forcé des petits paysans ont largement contribué à  amplifier le phénomène. L’Eglise dénonce cette situation et réclame l’application d’une véritable réforme agraire accompagnée d’une juste répartition des terres. Pour le moment le gouvernement préfère mettre en place un gigantesque réseau de distribution d’eau, parfois aléatoire. Les Nordestins émigrent en masse vers les grandes villes dans l’espoir d’y trouver du travail. Ils s’entassent par milliers dans les bidonvilles, mendient dans les rues ou récupèrent des ordures. Souvent la violence explose : pillage de supermarchés, manifestations, vols.