Nyo Vweta Nafta
« Plus un pays est riche, moins il y a de cure-dents. » À Inhambane, au Mozambique, portrait fragmentaire et cocasse d’une jeunesse qui rêve, désespère, fait le ménage, drague et grimpe aux baobabs.
Le réalisateur retourne à Inhambane, au Mozambique, où il a vécu en 2010, non seulement pour y chercher son amie Nafta mais aussi pour y prendre le pouls d’une jeunesse qui fait le ménage ou lave des voitures en attendant de faire fortune à l’étranger. « Plus un pays est riche, moins il y a de cure-dents ! En Norvège, y en pas… » La cocasserie absurde de certains dialogues, la fraîcheur des cadrages, le grain du 16 millimètres et la liberté du montage restituent aussi l’incessant ping-pong entre les sexes. « Je veux t’acheter une voiture… Tu vas me donner un fils… » Jamais Ico Costa, lisboète, n’enferme cependant cette génération dans la légèreté et la fugacité de l’instant. La lecture d’un texte sur le colonialisme portugais s’invite par exemple sans crier gare, et l’un des garçons corrige son interlocuteur qui se plaint que « ses grands-parents, eux, avaient un boulot » : « Ils étaient exploités ! » Une magnifique séquence au baobab, brisant l’horizontalité étale de la « glande » pour grimper vers un sommet, conclut ce portrait de groupe diffracté. (Charlotte Garson)
Ico Costa; João; Leonor Matos; Noivo
Rui Mendes
Ico Costa; Eduardo Williams; Puto Zaca
Roland Pickl; Tiago Matos
Hugo Azevedo
Puto Zaca