Aller au contenu

Paris à  l’aube

James Blue
1960 Pays-Bas 10 minutes sans paroles

Un poème sur Paris filmé à  l’aube, fait en collaboration avec James Blue sur une musique de Derry Hall. “… Je voudrais qualifier Johan van der Keuken de cinéaste indigène, c’est-à -dire non-exotique. Il va souvent loin de chez lui, très loin, pour prendre des images, et c’est le propre du reportage, du documentaire, mais ce qu’il a de particulier, lui, c’est de ne jamais filmer de façon étrangère non qu’il prétende à  l’objectivité ou à  la saisie de l’intérieur, mais parce que ce qui l’intéresse et le retient, où qu’il pose sa caméra, c’est son regard surdéterminé par sa culture, par sa civilisation. Ce qui est bien plus que le souci de ne pas effacer son point de vue. Où qu’il aille, c’est toujours du code occidental qu’il exhibe – ce qui n’empêche pas la réalité la plus lointaine de s’offrir, mais sans leurre de transparence, sans alibi d’intégrité. Il ne saisi que du mixte : l’arête des choses et de leur représentations, les frontières d’une représentation à  l’autre. Dans ses films, n’importe quelle image, n’importe quel son, n’importe quelle musique se donne pour ce qu’il est : déjà  un commentaire.” Jean-Paul Fargier, Cahier du Cinéma n° 289. “A la fois cinéaste et caméraman, auteur du projet et preneur d’images, Johan van der Keuken s’affirme d’abord par une certaine qualité d'”attaque” du réel à  filmer, attaque toujours nette, franche, à  la limite parfois d’une certaine cruauté. C’est une façon constante, chez lui, de marquer nettement la présence de la caméra, son lieu et sa force d’intervention, mais jamais à  la façon d’un regard impérialiste en terrain occupé ou conquis sûr de son droit et de sa supériorité. Encore moins ne se comporte-t-il jamais en cinéaste un peu honteux, cherchant à  se cacher à  se faire oublier derrière des images dérobées avec plus ou moins de mauvaise conscience.” Alain Bergala Le Monde Diplomatique, mai 1977

James Blue

1930-1980.
Après avoir étudié le théâtre et les lettres à l’université de l’Oregon, il intégre l’IDHEC (1956-58). Puis il réalise une série de court-métrages, fictions et documentaires pour la Société Algérienne de Production Cinématographique. En 1962, Les Oliviers de la justice, son seul long-métrage, remporte le prix de la critique à Cannes. Jean Pélégri auteur du roman dont s’inspire le scénario, est assistant-réalisateur et joue le rôle du père du héros.
Dans les années 60 et 70, il travaille à l’USIA (service cinématographique gouvernemental des Etats-Unis) pour lequel il réalisera notamment The March (On Washington), film relatant la marche sur Washington en faveur des droits civiques, dont le point culminant est le discours de Martin Luther King « J’ai fait un rêve… ». Il travaille ensuite au Centre des Média de l’Université Rice avec, notamment, l’anthropologue David Mac Dougall. Ses derniers films ont pour sujet les problèmes de logement à Houston, il y invite les habitants à s’exprimer sur leurs conditions de vie et enquête sur les raisons de la détérioration de l’habitat. Il a joué le rôle principal dans le film de Brian Huberman, Sam Houston’s retreat (1980).
Il a réalisé : Une tragédie en trois mauvaises actions, 1958 • Amal, 1960 • The School at Rincon Santo, 1962 • Letter from Columbia • The March (on Washington), 1964 • A Few Notes on our Food Problems, 1968 • Kenya Boran, avec D. Mac Dougall, 1974 • Who Killed Fourth Ward, 1978 • The Invisible City, 1979

Production :
Lucid Eye
Distribution :
Ideale Audience International

Dans la même section