Rachel
Le 16 mars 2003, Rachel Corrie, militante pour la paix de 23 ans, était tuée écrasée par un bulldozer de l’armée israélienne, alors qu’elle tentait de s’opposer à la destruction de maisons palestiniennes. Deux thèses s’affrontent sur les circonstances de cette mort : un meurtre délibéré pour les compagnons de Rachel, membres de l’ISM (International Solidarity Movement) ; un accident pour Tsahal. Le film de Simone Bitton reconstitue pas à pas, des deux côtés, la chronologie des événements qui ont conduit à la mort de la jeune fille. Mais plus le film s’approche de la réalité nue de l’événement, plus la vérité se diffracte dans un jeu mouvant de prismes. Seule la lecture du journal de Rachel et des mails qu’elle envoyait à ses parents donne la pleine mesure de sa mort. A cette voix disparue qui s’interroge sur le sens de la vie font écho dans le film deux plans : celui du porte-parole de Tsahal, une jeune femme, jouant à fond la carte de la communication ; et le témoignage d’un conscrit filmé de dos qui n’arrive pas à s’expliquer comment la guerre a pu le pousser à commettre des actes qu’il réprouve dans la vie civile. L’homme en guerre perd tout sens de la mesure comme de la dignité. La guerre aveugle et c’est cet aveuglement au plus profond de l’homme qui a tué Rachel Corrie. (Yann Lardeau)
Ciné Sud Promotion
Catherine Poitevin; Jean-Michel Perez
Cosmas Antoniadis
Jacques Bouquin
Ciné Sud Promotion