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San

Umbrella
Haibin Du
2007 Chine 93 minutes Chinois

À Shanghai, une écolière sous la pluie tente en vain de réparer son parapluie, avant d’y renoncer et de traverser tête baissée, au pas de course, l’avenue. Quand on a un parapluie mieux vaut se tenir dessous qu’au dehors, au centre que sur les bords. Le parapluie symbolise ici l’enrichissement phénoménal du pays dont les bénéfices, supposés retomber sur toute la population, en laissent en réalité un grand nombre sur le carreau, à commencer par la paysannerie, clé de voûte de la société traditionnelle. San relate cette ruée vers l’or en cinq tableaux correspondant aux « cinq strates » de la sociologie officielle : une usine dans la province du Guangdong, où des ouvriers et des ouvrières, payés à la pièce, produisent à la chaîne jour et nuit des parapluies pour un salaire de 800 yuans (80 euros) ; un centre commercial, dans la province du Zhejiang, où une famille généreusement indemnisée pour la vente de ses terres tient une boutique de parapluies, tandis que d’autres filles de la campagne se battent pour gagner un yuan (dix centimes) en cirant les chaussures des riches clients ; une école professionnelle à Shanghai où l’on se rue pour une formation qui ne garantit aucun emploi, tant la concurrence est rude, mais dont les frais de scolarité ruinent les familles ; une garnison de l’Armée populaire de libération où jeunes gens et jeunes filles des campagnes s’engagent, séduits par la sécurité du salaire et de l’emploi ; enfin, un village dans la province du Henan où un vieux paysan confronté à la sécheresse, voit sa récolte de blé perdue : les jeunes partis en ville reviennent de moins en moins aider aux moissons, le coût des semences, des pesticides, des machines, est devenu si élevé qu’il ne lui permet plus de subsister. (Yann Lardeau)

Production :
CNEX Limited
Distribution :
CNEX Limited
Montage :
Mary Stephen; Du Haibin ; Zang Jiali ; Fang Lei
Son :
Sun Yuanqiang
Photo :
Liu Ai’guo

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