Soreiyu no komodotachi
Depuis quarante ans, monsieur Takashima vit dans l’estuaire du fleuve Tamagawa, à Tokyo. Le film embarque avec lui sur des bateaux qu’il a jadis réparés, pour de petites sommes, un repas, ou rien du tout, les propriétaires s’en étant désintéressés. Sans afféterie aucune, Yoichiro Okutani navigue à ses côtés lors de promenades diurnes ou nocturnes avec ses chiennes Jackie et Soleil. Jamais prédateur, le cinéaste enregistre sa dérive concertée, inversant le rapport de marginalité : dans Children of Soleil c’est la capitale bruyante qui est à la marge, loin du royaume du marinier clandestin. Un jour, pourtant, Takashima n’est plus là . Yoichiro Okutani part à sa recherche. Quand le film ne se nourrit plus que d’on-dit glanés chez les vagabonds du rivage, l’intelligence pragmatique et généreuse de Takashima nous manque. La fin bouleversante, qui interrompt le glissement pour s’immobiliser dans un bras d’eau stagnante, finit de parfaire le lien respectueux qui s’était noué au gré des trajets.
Yoichiro Okutani
Yoichiro Okutani
Yoichiro Okutani
Yoichiro Okutani
Yoichiro Okutani