Talking About Trees
Carte blanche à Jihan El Tahri
Ibrahim, Suleiman, Manar et Altayeb, cinéastes facétieux et idéalistes, sillonnent dans un van les routes du Soudan pour projeter des films en évitant la censure du pouvoir. Ces quatre amis se mettent à rêver d’organiser une grande projection publique dans la capitale Khartoum et de rénover une salle de cinéma à l’abandon.
Ces quatre hommes incarnent une fragilité invincible. Se préoccuper d’art dans un pays gouverné par des fascistes, c’est une force, c’est une philosophie de l’espoir. Ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont fait, ce qu’ils continuent de désirer au fond d’eux-mêmes atteste que leur fragilité ne sera jamais vaincue. C’est un film philosophique plutôt qu’historique puisque l’histoire du cinéma soudanais, ce sont des images manquantes, des images qui ont été effacées avant même d’être imprimées, si on peut dire. Mais ce non accomplissement a maintenu un désir très fort de cinéma et de beauté chez ces hommes. Pour moi, ces cinéastes empêchés sont des vainqueurs, ils redéfinissent la notion de succès : ils n’ont pas réalisé leurs objectifs de jeunesse mais ils sont restés fidèles à eux-mêmes, sans jamais faire de compromis. Ils ont choisi les chemins ardents.
(Suhaib Gasmelbari, dossier de presse, Météore Films, septembre 2019)
Agat Films, Goi-Goi Productions, Made in Germany Filmproduktion, Video de poche, Doha Film Institute
Suhaib Gasmelbari
ElSadig Kamal, Katharina Von Schroeder
Nelly Quettier, Gladys Joujou
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