Waldheims Walzer
Entièrement composé d’archives et de vidéos tournées par Ruth Beckermann au milieu des années 1980, Waldheims Walzer constitue un retour très personnel sur ce que la cinéaste appelle « la dernière grande illusion des Autrichiens : croire qu’ils ont été les premières victimes des nazis ». Pendant la campagne présidentielle de 1986 qui l’a mené à la présidence de la République, Kurt Waldheim, ancien Secrétaire-Général de l’Onu, se voit reprocher son passé nazi de 1941 à 1945. Ruth Beckermann fut de ceux qui allèrent crier « Waldheim, nein ! » dans les rues de Vienne, sans succès. En revenant trente ans plus tard sur ce scandale, soulevé notamment par les chercheurs américains du Congrès juif mondial, elle entreprend en fait l’archéologie de la vie politique autrichienne actuelle, où l’extrême droite revient régulièrement au pouvoir. La force d’un montage fait d’associations libres produit bien autre chose qu’un portrait de salaud. Les deux temporalités (celle, haletante, de mars à juin 1986, celle du passé nazi de Waldheim) se nouent pour tisser un tableau culturellement et historiquement chargé, ainsi qu’un regard sur l’histoire des média – la deuxième guerre mondiale a bel et bien accouché des alternative facts et autres « post-vérités ». (Charlotte Garson)
Ruth Beckermann Filmproduktion
Manuel Grandpierre, Rudolf Pototschnig, Bernhard Maisch
Dieter Pichler
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