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BEING IN A PLACE: A PORTRAIT OF MARGARET TAIT

Luke Fowler
2022 Royaume-Uni 60 min Langues : anglais, orkney

En exploitant une multitude de documents d’archive inédits, le film esquisse un portrait personnel et complexe de l’une des réalisatrices indépendantes les plus énigmatiques d’Écosse. Le point de vue est celui d’un artiste sensible au potentiel poétique que Margaret Tait décelait dans le cinéma.


À l’aide d’une archive de documents inédits faite de notes, de rushes, de correspondances et de morceaux d’entretiens sonores, Luke Fowler raconte la vie et le travail de la cinéaste et poétesse Margaret Tait ainsi que des Orcades, archipel du nord de l’Écosse et région natale de la cinéaste. Pour dresser le portrait de Tait, Luke Fowler arpente les lieux. Il accorde une même valeur et accueille avec la même tendresse les propos des voisins, des gens qui ont aimé la cinéaste ou des spécialistes de son travail. Par une filiation évidente, se retrouve chez Fowler la méthode de Tait : apporter une attention similaire à tout ce que l’on filme et prendre le temps de saisir les détails intimes et les transformations les plus modestes. Pour filmer un paysage, tout compte : la forme des toits, le vert des Orcades, les variations de lumières. Le film se trouve dans les mouvements les plus imperceptibles. Les sensibilités des deux cinéastes s’accordent et on ne sait plus très bien à qui sont les images. Ainsi leurs regards se mêlent et se répondent. Des fragments de l’œuvre de Tait à ceux des images de Fowler, le film travaille le souvenir fugitif, la beauté des morceaux ou des ratés et l’inachevé comme source inépuisable. C’est justement un film inachevé de Tait qui guide Being in a Place : Heartlandscape: Visions of Ephemerality and Permanence. « Heartlandscape », c’est le nom que Tait donnait au trajet entre sa maison et son atelier, qu’elle aimait et qui la fascinait par son paysage inconstant et son histoire millénaire. « Heartlandscape », cela pourrait aussi être le titre du trajet de sa vie ou de celui qui mène Luke Fowler à Margaret Tait.

Clémence Arrivé

Lire aussi l’entretien avec Luke Fowler

Luke Fowler

Luke Fowler (Glasgow, 1978) est un artiste, cinéaste et musicien basé à Glasgow. Il a étudié la gravure au Duncan of Jordanstone College of Art and Design. Son travail explore les limites et les conventions du cinéma biographique et documentaire, et a souvent été comparé au Free Cinema britannique des années 1950. Travaillant à partir de séquences d’archives, de photographies et de sons, les montages filmiques de Fowler créent des portraits complexes de personnalités de la contre-culture et d’autres figures marginalisées. Fowler a reçu le prix inaugural Derek Jarman en 2008 et a été présélectionné pour le Turner Prize en 2012 pour son premier long métrage All Divided Selves. En 2019, il a remporté le prix du meilleur court métrage au Glasgow Short Film Festival et au festival international du documentaire Punto De Vista, à Pampelune, pour son film Mum’s Cards.

Production :
Urth Films (Sarah Neely)
Image :
Luke Fowler (images additionnelles : Peter Todd)
Son :
Lee Paterson, Luke Fowler, Sarah Neely, Louise Barrington, Ernst Karel
Montage :
Luke Fowler
Musique :
Lionel Marchetti (musique additionnelles : Lee Patterson, Donald W Lindsay)
Contact copie :
Lux - charlotte@lux.org.uk

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