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Black Mother

Khalik Allah
2018 États-Unis 77 minutes Anglais

Photographe remarqué de la street culture, Khalik Allah s’immerge dans les voix et les visages de la Jamaïque. Du quotidien des prostituées de Kingston au rapport à l’histoire coloniale et aux cultes revivalistes, cette rhapsodie polyphonique dissocie l’image et le son, chacun venant enrichir l’autre, sans que jamais la singularité des âmes ne se fige en catalogue sociologique. À un moment, en silence, des personnes tiennent face caméra des livres aussi importants que La Destruction de la civilisation noire de Chancellor Williams, mais la fugacité de cette pause théorique est immédiatement balayée par le flux où se succèdent litanie, chant, prière ou liste des fruits et légumes qui abondent en Jamaïque. Aux bribes de vie et d’Histoire se mêle souvent la volonté des habitants rencontrés de donner une représentation de leur île (« lieu béni, avec l’eau, les sources ! ») et de sa résilience historique et physique (la « solidité » de la black mother). La frénésie croissante du montage se met au diapason d’un peuple chez qui l’aspiration spirituelle est en perpétuelle transformation. Incidemment, le film vient à point nommé répondre à la récente remarque xénophobe du président Trump qui qualifiait les États africains et caribéens de « pays de merde ». (Charlotte Garson)

Production :
Khalik Allah, Leah Giblin
Image et montage :
Khalik Allah
Son :
4th Disciple, Josh Furey, Khalik Allah
Contact copie :
Khalik Allah

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