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Carrousel

Marina Meijer
2019 Pays-Bas 67 min Néerlandais

À Rotterdam, un centre a pour mission d’aider les jeunes hommes issus de milieux difficiles à se construire un avenir. Endurcis par leur passé et soutenus par des mentors à la patience inépuisable, ils s’efforcent de trouver un chemin vers la société « normale ».

Au sein du programme « La nouvelle chance », à Rotterdam, des hommes parlent à d’autres hommes. Les uns, encore adolescents, sont sortis du système scolaire et cherchent à y revenir, ne serait-ce que pour conserver leur liberté provisoire. Les autres, plus âgés, tentent de les faire bifurquer vers un chemin qui ne sera pas plus rectiligne, mais plus compatible avec la vie en société : il s’agit de troquer le costume de jeune délinquant contre celui de demandeur d’emploi. Dépouillés de leur environnement par une caméra qui ne cherche qu’eux, les visages qui se succèdent argumentent pour démêler le vrai du faux, le bon du mauvais, les plus âgés n’ayant pas le monopole de la pertinence ni de la pédagogie. La violence physique subie ou exercée reste hors champ, presque dérisoire face au tranchant des mots échangés pour tracer des limites, un périmètre de sécurité au sein duquel la relation serait possible – « ma liberté prend fin là où commence celle des autres », dit-on. Des voix ouvrent des voies dans une jungle de pulsions qui s’entrechoquent, se contredisent si bien qu’elles laissent chacun dans un statu quo délétère. Les traits de Delgano, Nabil et Tayfun se tendent et se détendent, basculent du rire au drame au rythme du combat qui fait rage dans leurs esprits. Si la réalité sociale qui a produit chacune de ces vies est palpable, Carrousel raconte aussi l’histoire d’une lutte universelle des êtres contre eux-mêmes. Sur ce plan, éducateurs, éduqués et spectateurs sont à égalité – mais certaines batailles sont moins meurtrières que d’autres.

Olivia Cooper-Hadjian

Marina Meijer

Marina Meijer (1987) a suivi un cursus en Sciences Politiques et en Langues et Civilisations aux universités d’Amsterdam et d’Utrecht, avant de s’inscrire à l’Académie néerlandaise du film. En 2016, elle a obtenu son diplôme suite à la réalisation de son film Cargo (2016, 25’). Son premier film de postdiplômée est O Amor É Único (2018, 50’), qu’elle a produit, filmé et monté elle-même. À la fin de l’année 2019, le Prins Bernhard Culture Fund lui a octroyé un « Documentary Grant ».

Production :
Simone van den Broek (Basalt Film)
Image :
Marina Meijer
Son :
Jacob Oostra
Montage :
Nicole Hálová
Contact copie :
Basalt Film, jelte@basaltfilm.nl

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