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Danach hätte es schön sein müssen

Karin Jurschick
2000 Allemagne 73 minutes Allemand

« En 1974, ma mère se rend à  Brême. Elle réserve une chambre d’hôtel. Elle s’y suicide. Elle avait 42 ans. L’enquêteur de la police note dans son rapport : “Une note a été trouvée sur la table de la chambre, disant Veuillez prendre l’argent dans le portefeuille à  côté de cette lettre pour payer les dépenses.” A la maison, on n’en parlait pas. J’avais 14 ans. Après des années sans contact avec mon père, je le revois en 1997. Il vit toujours dans ce même appartement où il s’était installé avec sa femme et moi, 41 ans plus tôt. L’appartement est resté pratiquement intact. Dans la chambre, le même couvre-lit bleu recouvre la place qu’occupait ma mère dans le lit. Mon père a alors 91 ans. Pendant deux ans et demi, je filme l’appartement, obsessionnellement. L’opacité des pièces qui ne révèlent rien d’inhabituel est le parallèle de la vie d’antan : la terreur ne prend pas forme matérielle. Je regarde mon père, je le suis, même en vacances dans les Caraïbes. La caméra instaure une certaine distance, et aussi une certaine intimité. A travers elle, mon père et moi réussissons à  nous parler. » (K.J.)

Karin Jurschick

Née en 1959 en Allemagne, diplômée de l’Université de Cologne, elle est la co-fondatrice, à Cologne, du festival international de films de

femmes « Feminale ». Après avoir dirigé la rubrique culturelle du mensuel Stadtrevue, écrit et réalisé pour la radio et la télévision, elle réalise ses propres films, dont Danach hätte es schön sein müssen (2000), Die Helfer und die Frauen 2003), Nach dem Mord an Theo van Gogh (2005), Nicht Mehr (2006).

Production :
Karin Jurschick; ZDF
Distribution :
Bettina Böhler
Son :
Karin Jurschick
Photo :
Karin Jurschick