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LAST THINGS

Deborah Stratman
2023 États-Unis, France, Portugal 50 min Langues : anglais, français
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L’évolution et l’extinction, envisagées du point de vue des minéraux et de différentes altérités futures. La géo-biosphère est ici présentée comme un lieu de potentialités pour l’évolution, où la vie perdurera après la disparition des humains.

A la demande de la réalisatrice, la séance du samedi 25 mars ne sera pas sous-titrée. Cette décision concerne quelques passages uniquement et ne gêne pas la compréhension du film par un public francophone.


À l’heure où l’humain entrevoit de plus en plus nettement les contours de son extinction, le nouveau film de l’artiste américaine Deborah Stratman s’en remet à l’idée vivifiante qu’il existe, dans la roche, une autre histoire de l’évolution à laquelle s’attacher. En entremêlant deux voix-off de nature scientifique et fictionnelle, Last Things invente une chimère moitié cosmogonie, moitié cosmologie. D’un côté, la géologue Marcia Bjørnerud conçoit chaque pierre comme un petit monde porteur d’une histoire qui nous dépasse, et qu’il nous faut apprendre à lire pour devenir sensibles à la multitudes des temporalités parallèles à nos existences. De l’autre, la cinéaste française Valérie Massadian narre, d’une voix qui semble surgir du fond des âges, un récit inspiré de deux nouvelles de J.-H. Rosny – pseudonyme commun aux deux frères Boex qui imaginaient, à la fin du dix-neuvième siècle, des extraterrestres de nature tantôt minérale, tantôt géométrique. Posées sur des images basculant constamment entre différents ordre de grandeurs – de la représentation des pierres au survol de paysages lunaires, des fonds des océans à l’espace infini, en un collage amoureux des formes qui épouse le principe de vie exposé dès la première phrase, empruntée à Clarice Lispector : « All the world began with a yes » –, ces voix paraissent suspendues dans un état intermédiaire, à la recherche d’un corps passé ou à venir, opposant à la catastrophe en cours un espace où instaurer de nouvelles relations entre les signes, et laisser libre cours à une pensée profuse et agile comme un danseur sur le pavé.

Antoine Thirion

Lire aussi l’entretien avec Deborah Stratman

Et voir l’entretien filmé.


Production :
Pythagoras Film (Deborah Stratman), Elinka Films (Gaëlle Boucand), Stenar Projects (Anze Persin)
Image :
Deborah Stratman
Son :
Deborah Stratman, Simon Apostolou
Montage :
Deborah Stratman
Contact copie :
Elinka Films - elinkafilms@gmail.com

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