Les Bicots nègres, vos voisins
«Certains les appellent “les bicots” ; d’autres “les nègres” : autrement dit, “Les bicots nègres”. En France, ils sont des milliers. Ils font les travaux les plus pénibles, les plus dégradants ; ils sont mal payés. Sous-payés dit-on. Ils vivent, pour la plupart des cas, dans ce que l’on a coutume d’appeler les bidonvilles, les taudis.»
«On leur a consacré des livres, des études sociologiques qui se “penchent sur leur cas”. A la télévision, différents ministres ou secrétaires d’État, différents gouvernement européens se sont émus du sort qui leur est réservé en Occident chrétien, prospère, dynamique et libéral.
La plupart de leurs dirigeants politiques nationaux ne s’en préoccupent guère. Leur départ du pays d’origine est souvent souhaité, et pour tout dire voulu, encouragé, organisé. C’est toujours autant de bouche en moins à nourrir et puis, sait-on jamais, ils pourraient menacer l’ordre des choses : l’État Souverain. Bref, les voilà ces travailleurs, esclaves nouveaux des temps modernes, qui s’embarquent vers un paradis tant rêvé, l’espoir au cœur et les ventres vides.
Depuis 1960, leur nombre ne cesse de grossir. Les “rabatteurs et négriers” se multiplient entre l’Afrique et l’Europe comme au bon vieux temps. On les découvre transportés dans des camions transportant des machines à coudre (frontière italienne), ou mort de froid (frontière espagnole). Mais qui sont-ils en réalité ? Et pourquoi quittent-ils leur pays d’origine en si grand nombre ?
Chacun de nous pourrait fournir des milliers de raisons, de multiples explications, d’infinies justifications. Il nous a paru plus juste, pour une fois, de leur demander de prendre la parole.»
Synopsis de Med Hondo, Paris, 31 juillet 1974.
Les Films Soleil Ô
Med Hondo
François Catonné, Jean Boffety
Denis Bertrand, Alain Contrault, Clément Menuet
Michèle Masnier
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