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OTRO SOL

Francisco Rodríguez Teare
2023 Chili, Belgique, France 86 min Langues : espagnol, italien

Le film invente, tout en l’investiguant, la légende d’Alberto, voleur international chilien, prisonnier en Europe et assassiné au Chili à 29 ans. Il traverse pour cela deux territoires reliés par l’histoire coloniale : le désert d’Atacama au Chili et le sud de l’Espagne.


Des vies et leurs histoires sont ensevelies sous les montagnes du désert d’Atacama au Chili. Le cinéaste en dégage une, celle de Camilo Candia, un voleur international chilien qui aurait dérobé des biens antiques dans la Cathédrale de Cadix en Espagne. Le film tente de retrouver sa trace sur les rivages qui bordent et clôturent le désert. Une collecte d’histoires démarre alors pour que le cinéaste bricole un récit, jouant de la frontière entre mythe et vérité, frontière accessible à la traversée facile. En écho aux chercheurs d’or de la région, il cherche une histoire et prend des bouts d’autres histoires pour réparer les dysfonctionnements du récit qu’il entreprend et pour résoudre le manque de traces. Le film nous balade dans un labyrinthe où on ne sait jamais déjouer le vrai du faux. Pourtant, le récit avance comme une enquête bancale et sérieuse à la fois. Tout le monde est au travail de cette reconstitution boiteuse et complète le système de croyances mis en place par le cinéaste. Chacun peut être tout le monde, les visages et les voix se partagent. On interprète, réinterprète, désincarne ou réincarne. L’or, c’est peut-être les histoires ou c’est peut-être ces gens enfouis dans ces montagnes. Il existe un personnage, un voleur mythique, voleur de toison d’or, enfant de chercheurs d’or.

Entre les variations de lumières des montagnes ou des bosquets qui enserrent la rivière d’où scintillent les pépites, le cinéaste choisit autant de teintes qu’il y a de facettes aux récits. Les scintillements ouvrent autant qu’ils brouillent les pistes et aveuglent les bandits et les bonimenteurs comme les chercheurs et les chercheuses de vérité.

Clémence Arrivé

Lire aussi l’entretien avec Francisco Rodríguez Teare


Francisco Rodríguez Teare

Francisco Rodríguez Teare est un artiste et cinéaste titulaire d’un Master du Fresnoy – Studio National, né en 1989, à Santiago du Chili. Depuis 2015, il crée des œuvres cinématographiques et vidéo et les expose à l’échelle internationale dans les circuits de festivals de cinéma et dans des contextes d’art contemporain.
Son travail explore le flux du pouvoir au sein de réseaux et de territoires mondiaux fluides, l’opacité de la violence, les traces des morts dans le monde des vivants, les traditions orales et leur intersection avec la mémoire personnelle et les mythes populaires.
Récemment, il a reçu le prix du meilleur court métrage au Festival de Cine de Valdivia FICV, le Grand Prix à Punto de Vista, Festival de Documentales de Navarra Vet et celui de la Fondation François Schneider.

Production :
Don Quichotte Films (Quentin Brayer), Araucaria Cine (Isabel Orellana Guarello), Michigan Films (Alice Lemaire)
Image :
Andrés Jordán, Mathieu Gaudet
Son :
André Millán, Lancelot Hervé-Mignucci
Montage :
Laura Rius Aran, Léa Chatauret, Francisco Rodriguez Teare
Contact copie :
Don Quichotte Films - contact@donquichottefilms.com

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