Sans terre

Des familles de petits agriculteurs se sont installées sur les terres d’une usine de canne à sucre en faillite. Faisant de leur camp un îlot de croissance agroécologique, de réflexion politique, d’émancipation, elles rêvent d’autodétermination et de réinvention.

Filmé sur une période de quatre ans afin de rendre compte de  l’activisme du « Mouvement des travailleurs sans terre » visant à promouvoir la réforme agraire dans le centre du Brésil, Chão dépeint l’occupation comme une intervention dissonante dans le paysage.[…] L’approche unique de Camila Freitas en matière de documentaire d’observation consiste à dresser un inventaire du changement. Il n’y a pas de routine quand tout est provisoire, fragile, fait de bois et de plastique, éclairé par des bougies, toujours menacé de disparition. Mais le travail de la caméra est constant, aussi ferme que la ténacité de la vieille dame qui travaille quotidiennement à se battre tout en rêvant à son futur bout de terre. […] Ces multiples corps – si différents de l’ennuyeux groupe de vieux mâles dans le tribunal judiciaire – résistent ensemble, mais aussi boivent du café avec la même tasse, mangent avec la même assiette, partagent des histoires les uns avec les autres et apprennent à se battre en se battant.

Victor Güimaraes (Viennale.at)

Le film a été suivi d’une discussion avec Camila Freitas et Jean-Luc Pelletier, consultant et historien, animée par Lina Sankari, journaliste à L’Humanité.

La séance a été intégralement diffusée sur humanité.fr le lendemain, mercredi 16 mars à 18h. La discussion est visible ci-dessous.