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Édition 2021

Sélection internationale

21 films : 11 longs métrages et 10 courts métrages

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Sélection française

20 films en première mondiale : 9 longs métrages, 11 courts métrages

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Séances spéciales

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Première fenêtre

Une programmation de 13  premiers gestes documentaires venus de réalisatrices et réalisateurs émergents.

En plus des séances programmées sur la plateforme CANALRÉEL, les films étaient visibles sur Mediapart du 8 au 31 mars. Le public pouvait voter pour son film favori jusqu’au samedi 20 mars.

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L'intégrale Pierre Creton

Au cœur du cinéma de Pierre Creton il y a avant tout la rencontre. Avec des êtres, des lieux, des lectures, des événements  et l’expérience singulière d’un homme, vivant parmi les vivants, décidé à être ensemble.  Entre vivre et faire, les films se tissent. Agir, ressentir, désirer. Des films portés par le lyrisme et la sensualité du geste et du corps autant que de l’événement et de l’action. Ainsi l’articulation de la vie et de la pratique de cinéaste de Pierre Creton est au cœur de son œuvre et de l’alchimie créatrice dont tous les films portent la trace. Elle est la matière de chaque film et en dicte la forme.

C’est avec beaucoup d’émotion qu’en revoyant les premiers films de Pierre, je reconnais des tentatives formelles, des principes narratifs, des images dont certaines s’affermiront tandis que d’autres alimenteront des variations récurrentes plus ou moins directes. Mais aussi de film en film d’entrer dans une intimité, un cercle d’amis bienveillants où chacun,  chaque être vivant, veille sur l’autre et sur le monde alentour. Hommes, bêtes, falaises, routes et champs…  On peut imaginer Pierre Creton comme un arpenteur de son territoire familier mais aussi d’un territoire cinématographique dont l’élargissement par cercles concentriques s’expérimente en découvrant l’intégralité des films du cinéaste.

Creton, arpenteur enraciné, a un acolyte, Vincent Barré ; Vincent est celui qui part, qui va loin, entraînant Pierre parfois avec lui, le moins souvent possible semble-t-il. Pour autant c’est à deux, dans leur échange des nouvelles du proche et du lointain mêlés, partage attentif d’un ici permanent, que le récit et la fiction du monde nous sont rendus.
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Catherine Bizern

Voir la conversation entre Pierre Creton, Vincent Barré, Alice Diop et Virgil Vernier pour autour de la thématique “Filmer le territoire”.

Pierre Creton et Vincent Barré ont également proposé une installation créée pour l’occasion, Est-ce aimer ?

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Mètis

Vincent Barré Pierre Creton

Cinéaste en son jardin

Cultiver : faire venir et laisser croître. 

Si le paysan est celui qui cultive, il en est de même de l’artiste. Et plutôt que d’opposer le travail de la terre et la pensée intellectuelle et créatrice comme dans une certaine tradition occidentale, les considérer comme des extensions l’une de l’autre, les deux extrémités d’un même univers que certains cinéastes ont choisis de tenir rapprochés, contre, tout contre l’un et l’autre. Et ainsi d’envisager son être au monde d’une manière alternative sans doute, de chérir des connections entre les forces qui opèrent le paysage et le travail de création, et en dédiant sa vie au jardin et au cinéma, non pas exercer deux métiers mais s’occuper à vivre, à être vivant.
Il n’est pas anodin que dans les films de ces cinéastes, Rose Lowder, Sophie Roger, Robert Huot, ou encore Hilal Baydarov, on retrouve une interdisciplinarité commune aux travaux des champs et au jardinage, autant de poésie, de performance et de répétition qui construisent une autre temporalité du regard, un mode sensible étroitement lié au monde alentour.
En choisissant la campagne comme lieu de vie et de cinéma, ces cinéastes font de leur cadre quotidien l’atelier où exercer leur art, le jardin de leurs pensées, de leurs préoccupations, de leur joie ou de leur difficulté à vivre, et le terreau de leur rapport à l’autre et de leur compréhension du monde. Il semble que leur regard, lorsqu’il s’attache aux arbres, fleurs et animaux, sonde leur être profond et qu’ils fabriquent ainsi quelque chose de l’ordre de l’autoportrait. 

Catherine Bizern

Lire Le Land Cinema comme certificat de vie de Becca Voelcker

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Front(s) Populaire(s) - À quoi servent les citoyens ?

En Novembre 2020, l’état d’urgence sanitaire est en vigueur. Nous sommes confinés, le télétravail est de rigueur et seuls les lieux de consommation courante nous permettent de nous côtoyer encore entre voisins, collègues, connaissances. C’est précisément dans ce moment où il ne s’agirait plus pour chacun que de produire et de consommer, que le gouvernement français choisit de faire adopter la loi dite « sécurité globale » qui vient accroître les dispositifs de contrôle et de surveillance en cours dans notre démocratie.
De manière criante, voire caricaturale, ce que nous voyons à l’œuvre c’est la mise en pratique de cette remarque de Gabriel Tarde, fondateur de la psychologie sociale :  afin de régner sans plus rencontrer aucune opposition, il suffirait au pouvoir de supprimer tous les lieux où l’on discute et d’instituer « le mutisme universel ».
Le Covid-19 a bouleversé nos habitudes, de travail et de convivialité, nos styles de consommation mais semble-t-il aussi, nos acquis démocratiques. Il nous a semblé alors plus qu’urgent de poser la question à travers films et initiatives de cinéastes : « À quoi servent les citoyens ? » et remettre en discussion la manière pour nous tous de débattre mais aussi de décider.

Pourquoi la société n’aurait-elle qu’à suivre et s’adapter, comme si les citoyens étaient de simples récepteurs de politiques ou de mesures à respecter ? Adultes, citoyens, nous sommes à même de mettre en œuvre des modes d’actions directs qui permettent d’infléchir les décisions de ceux qui nous gouvernent, de questionner notre société et faire face à ses injustices. Et la somme de ces injustices, de nos indignations, des violences subies par les plus pauvres, les migrants, les précaires, les jeunes, et qui nous concernent tous, semble aujourd’hui exponentielle.

Aussi, afin de braver le fatalisme, propager les expériences positives, nourrir les prochains combats et fêter les victoires possibles, le programme de Front(s) populaire(s) de cette année s’attarde sur notre rôle de citoyen, celui que nous voulons bien endosser et celui dont nous pourrions nous emparer.

Catherine Bizern

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Festival parlé - Causes communes : Littérature et documentaire

La deuxième édition du « Festival parlé » explorera les rapports entre littérature et cinéma à partir de l’hypothèse que le cinéma est l’héritier de la littérature autant que des arts visuels ou scéniques, et que le documentaire se rattache à la tradition du roman réaliste plutôt qu’à celle du reportage ou de l’observation scientifique. Quels rapports l’image documentaire entretient-elle avec une écriture littéraire attentive à l’épaisseur du réel ? Quelles filiations, quelles affinités, quelles contradictions entre le récit documentaire, l’exercice vertigineux de la description, l’accumulation des notes, des fragments, des témoignages d’une part, et la comparution immédiate et évidente de l’image photographique ou filmique d’autre part ? Quelles écritures pour rapporter l’histoire et la mémoire au présent, traverser les existences d’autrui, et inscrire ces récits dans des expériences partagées ? L’émotion d’un plan ou d’un mouvement de caméra a-t-elle à voir avec celle de la phrase ? Écrivains et cinéastes seront invités à ouvrir un espace de réflexion et de conversation à partir de ces questionnements et de leurs propres pratiques de création, au cours de deux tables rondes dont la première explorera la veine romanesque des écritures documentaires, tandis que la seconde sera l’occasion de voir ce qui fait lien, sinon même communauté, dans cette écriture qui recueille sans épingler, qui associe l’observation attentive à la subjectivité du point de vue ou de l’émotion, et qui se laisse traverser par l’existence des autres.
TABLE RONDE #1 : Le documentaire est romanesque
« Le documentaire est romanesque », éprouve l’hypothèse d’un réseau de filiations et d’affinités entre le roman et le cinéma documentaire, tant celui-ci s’est avéré infiniment précis dans sa tentative d’atteindre la réalité d’une époque. Cette piste romanesque croise le recueil et l’usage de l’archive, du témoignage, de la trace, avec des écritures qui superposent les strates temporelles, entremêlent les voix, et basculent volontiers vers l’invention.

Modération : Antoine de Baecque 
Intervenants : Éric Baudelaire (cinéaste), Pierre Bergounioux (écrivain), Marie Dumora (cinéaste), Ivan Jablonka (écrivain)
TABLE RONDE #2 : La traversée des existences. Expériences partagées.
« La traversée des existences. Expériences partagées », réunit des praticiens qui, dans leurs champs respectifs, ont investi des territoires, des expériences, des collectifs a priori sans commune mesure avec leur monde, pour éprouver une écriture, littéraire ou filmique, dans laquelle « les existences croisées conservent leur opacité et leur énigme » (Annie Ernaux, Journal du dehors, Gallimard, 1993, p. 8). Et cependant, il entre aussi beaucoup de soi dans ce récit des autres, comme si se projeter vers le monde extérieur engageait aussi nécessairement à une forme de voyage introspectif. Il ne s’agit ni à proprement d’enquête, au sens sociologique du terme, ni d’une mise en ordre du réel, mais plutôt d’une attention aux gestes, aux mots, aux regards et aux émotions qui forment le tissu de nos expériences communes.

Modération : Fabien David
Intervenants : Jean-Christophe Bailly (écrivain), Maylis de Kerangal (écrivaine), Mariana Otero (cinéaste), Régis Sauder (cinéaste)

Tout au long de la journée, les artistes-chercheurs du doctorat SACRe présentent leurs travaux :
O Diabo Nu, un film de Léandre Bernard-Brunel et Camille Rosa // Regard contre regard, Anouk Phéline

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Le premier numéro de la publication Festival Parlé, édité par Les éditions de l’Œil, est maintenant disponible !

Festival Parlé 01 est consacré à la première édition du festival parlé « Gestes documentaires et création contemporaine » qui a rassemblé, lors de la 41e édition de Cinéma du réel, des personnalités de différents champs artistiques qui revendiquent une pratique documentaire.
Plus d’infos & commande

Le prochain numéro de cette nouvelle publication sera consacré au festival parlé 02 et sera disponible en mars 2022.

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